5 mai 2014 – HabiloMédias, organisme de bienfaisance canadien, sans but lucratif et qui œuvre depuis 1996 auprès des adultes afin qu’ils puissent éduquer les jeunes face aux médias et à la littératie numérique, a récemment rendu public le 3e volet d’une étude intitulée « jeunes Canadiens dans un monde branché ».
Cette étude, effectuée en salle de classe, a sondé 5 436 élèves de la 4e à la 11e année dans chaque province et territoire et a examiné le rôle que jouent les technologies en réseau dans la vie des jeunes. Le rapport de l’étude examine le niveau de connaissances numériques des jeunes, comment ils acquièrent ces connaissances et dans quelle mesure les technologies numériques sont utilisées en classe pour appuyer la littératie numérique.
La Commission d’accès à l’information s’est intéressée aux natifs du numérique dans son Rapport quinquennal 2011. Elle a également lancé des initiatives de sensibilisation à la protection des renseignements personnels auprès des jeunes depuis 2012, en organisant des rencontres dans les écoles et en développant du matériel pédagogique pertinent.
L’étude HabiloMédias vient à son tour souligner l’importance d’éduquer les jeunes à une utilisation éclairée et responsable d’Internet et des technologies en réseau.
La Commission est convaincue de l’importance et de la pertinence d’intégrer ces thématiques dans les programmes scolaires. Bien que l’étude démontre que les élèves sondés veulent être prudents dans leurs activités en ligne et semblent avoir développé des stratégies pour protéger leur vie privée et leurs renseignements personnels, il n’en demeure pas moins qu’ils sont parfois naïfs ou mal informés des conséquences quant à l’utilisation qui peut être faite de leurs renseignements personnels par des tiers.
Les conclusions de l’étude HabiloMédias :
Les «natifs du numérique», nés après l’an 2000, sont doués d’une facilité étonnante pour les outils technologiques en tout genre et partagent leurs renseignements personnels sur Internet assez tôt, notamment pour vivre des expériences de socialisation. Un nombre significatif d’entre eux a ouvert un compte Facebook avant d’avoir atteint l’âge requis (13 ans) en contournant les restrictions relatives à l’âge.
Les jeux d’identité : de nombreux élèves affirment aussi endosser de fausses identités pour des raisons multiples : protéger leur vie privée, surfer de façon anonyme, jouer un tour à un ami, flirter ou s’enregistrer sur des sites web conçus pour des adultes.
Contrôle sur le contenu : « les élèves sont très proactifs en ce qui concerne leur personnalité en ligne et le contrôle sur le contenu qu’ils ne veulent pas que certaines personnes puissent voir ». S’agissant des photos mises en ligne, les jeunes tentent de contrôler leur diffusion en utilisant des paramètres de confidentialité pour bloquer l’accès à certaines personnes, en supprimant eux-mêmes le contenu ou en demandant à leurs amis de le faire. Aussi, il existe une spécificité des jeunes Québécois qui sont particulièrement sensibles à la publication de photos les concernant, et ce même s’il s’agit de bonnes photos. Ainsi, ces derniers sont plus susceptibles que les élèves canadiens anglophones de parler à leurs parents ou à un professeur pour obtenir de l’aide lorsqu’un problème se présente à eux. Cela peut s’expliquer par le fait que les élèves francophones québécois sont favorables à 72% à la surveillance de leurs activités en ligne par leurs parents.
Les jeunes et les politiques de confidentialité : bien que les élèves soient en général bien informés à propos de la protection de leurs renseignements personnels en ligne, il existe un besoin croissant de les éduquer sur ce que les entreprises font de leurs renseignements personnels. En effet, leur compréhension de ce sujet démontre d’importantes contradictions. Plus précisément, près de 65% des élèves disent ne jamais s’être fait expliquer les politiques de confidentialité / conditions d’utilisation des sites Internet. Aussi, ils pensent, à tort, que s’il existe une politique de confidentialité, cela signifie que le site Internet ne communiquera pas leurs renseignements personnels à des tiers. Il est cependant encourageant de lire que 82% des élèves ont appris à utiliser les paramètres de confidentialité pour contrôler la diffusion de leurs renseignements personnels, souvent grâce aux explications de leurs parents et parfois de leurs amis.